Vous avez éveillé ma curiosité. Une curiosité saine, de celle qui engage à vouloir connaître l’autre, et qui joue avec l’empathie.

Je ne m’attache qu’au présent et je ne me nourris que d’actes et pensées positives. Et cela ne fait pas de moi une femme naïve. Bien au contraire.

Je ne souhaite ni rentrer dans des polémiques que je juge stérile, ni même tenter de faire de la psychologie de comptoir. Absurde.

Je m’adresse à vous, Caitlyn. Et à travers vous, je m’adresse à toutes celles et ceux qui font partie de votre communauté.

Lorsque j’ai appris que Bruce était devenu Caitlyn, j’ai simplement pensé que vous êtes courageuse d’avoir opéré un tel changement. Et ceci n’est pas un jeu de mots.

Il faut être forte pour se montrer aux yeux de tous tel que vous le faîtes. Nous sommes des milliers, chaque jour, à vouloir changer quelque chose dans notre vie sans jamais oser franchir un premier pas. L’approbation de l’autre est notre permission. Le regard d’autrui est un encouragement. Ou pas.

Vivre une vie n’est déjà pas simple mais vivre sa vie devient un jeu d’obstacles.

Tout n’est pas question d’argent, de notoriété et de caméras.

L’argent a fait de vous une belle femme. De celle sur laquelle on se retourne. De celle sur laquelle je me retournerai sans rougir.

Votre nom fait de vous une affiche pour la communauté transgenre mais il ne retire en rien ce par quoi vous êtes passée.

La télévision apporte une vitrine magique mais est aussi un miroir déformant dont il faut, parfois, se méfier.

Caitlyn, je vous aime pour vos qualités humaines. Celles qui font un homme et celles qui ont fait de vous une femme. Je vous connais en sportif dont une nation est fière, et en orateur capable de motiver les foules. Et vous m’avez émue en devenant celle que vous êtes depuis toujours.

Vous êtes belle. Vous êtes spontanée. Vous êtes éduquée. Vous êtes gracieuse. Vous avez parfois des airs de petite fille et c’est tellement attendrissant.

Ne changez pas ! Continuer à vous épanouir pour vous et pour votre communauté. Battez-vous pour vos amies, vos sœurs, celles qui vous aiment et celles qui vous jalousent. Vous êtes une arme. Pas de celles qui blessent. De celles qui unissent.

Vous êtes une femme. Vous ne représentez pas, à mes yeux, qu’une communauté. Vous représentez les femmes. Peut-être devrais-je dire Une femme. Et je vous remercie.

Audrey